Yellow birds
Lecture Osiris
Ce roman, écrit à la première personne, relate le parcours d’un jeune soldat engagé volontairement dans l’armée américaine pour combattre en Irak à Al Tafar. L’histoire se construit dans un aller-retour permanent – matérialisé par l’alternance des chapitres – entre le récit des combats en Irak et celui du retour aux États-Unis et à la vie civile.
Le narrateur, Bartle, restitue son quotidien et son vécu dans l’univers de la guerre à travers une relation d’aide et de protection qu’il noue envers Murphy, jeune soldat fragile qu’il rencontre à cette occasion. Cette relation va l’amener à commettre des actes lourds de conséquences qui, ajoutés à l’horreur de la guerre et à la condition de soldat, vont rendre impossible son retour à la vie.
A travers une écriture qui nous invite à sentir, goûter et entendre la guerre, l’auteur décrit les ravages d’un conflit sur les individus et leur entourage.
« Je vous emmerde, mais tu t’es engagé volontairement, donc tout est ta faute, tu y es allé à dessein, donc finalement tu t’es doublement fait avoir, donc pourquoi ne pas trouver un endroit où se recroqueviller, et mourir, en endurant le moins de souffrance possible parce que tu es un lâche, et, en vérité, c’est la lâcheté qui t’a mis dans ce pétrin parce que tu voulais être un homme ; les autres se moquaient de toi, parce que tu aimais lire des livres et de la poésie parfois, et ils te traitaient de pédé, et, au fond de toi, tu sais que tu y es allé parce que tu voulais être un homme, et cela n’arrivera jamais désormais, parce que tu es trop lâche donc finissions-en, pourquoi ne pas trouver un endroit propre et sec et attendre, en faisant en sorte que cela soit le moins douloureux possible, juste attendre de s’endormir pour ne plus se réveiller, et qu’ils aillent tous se faire foutre. » p. 162.
L’auteur, Kevin Powers, s’est lui-même enrôlé dans l’armée et a combattu en Irak en 2004 et en 2005. Diplômé en littérature, il a obtenu une bourse en poésie auprès de l’université d’Austin au Texas. « Yellow Birds » est son premier roman.
Dans un texte publié dans « Le Monde des livres » (24052014) il écrit notamment :
« Je ne dis pas que la fiction est plus efficace que le reportage, mais elle ne fonctionne pas de la même manière. L’avantage c’est qu’elle arrive à tromper nos attentes, surtout lorsqu’il est question de ces guerres qui durent depuis si longtemps. L’indifférence du public à la violence est tout à fait compréhensible dans la mesure où on la lui présente toujours, et ce depuis une décennie, de la même façon. L’art permet parfois de voir d’un œil nouveau une chose devenue banale. »
Les ouvrages et documents peuvent être consultables sur place, notamment lors des formations. Pour toute demande d’informations sur cette référence, merci de nous contacter à ressources@centreosiris.org.