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Tous ceux qui tombent – Visage du massacre de la Saint-Barthélemy

Couverture de l'ouvrage de Jérémie Foa "Tous ceux qui tombent- Visage du massacre de la Saint-Barthélemy"

Lecture Osiris

Le 20ème siècle est jalonné de nombreux massacres.  » Du massacre des Herero perpétré en 1904, en Namibie par l’armée coloniale allemande, jusqu’à ceux des années 1990, qu’il s’agisse des Tutsis du Rwanda par les Hutus ou des Bosniaques musulmans de Srebrenica par l’armée serbe, la liste est longue. Massacres d’État de la Première Guerre Mondiale, ou dans les Balkans depuis 1913, extermination des Arméniens en 1915 ou des Grecs anatoliens au début des années 1920 par les troupes ottomanes ; terreurs, famines programmées et grandes purges de la Russie soviétique des années 1930, massacres japonais en Chine et notamment à Nankin en 1937, extermination des Juifs et des Tziganes par l’Allemagne nazie et guerre d’anéantissement à l’Est durant la Seconde Guerre mondiale. Sans oublier les nettoyages ethniques qui eurent lieu dans les recompositions frontalières après la Seconde Guerre mondiale, les crimes des guerres civiles suivant le retour à la paix, les massacres de la décolonisation et de la guerre froide, l’élimination de masse en Chine lors de la révolution culturelle, l’épuration au Cambodge devenu Kampuchea démocratique… » (source : introduction du Mémoires de massacres du xxe siècle).

Stigmatisation d’une ethnie, d’une communauté religieuse ou d’un groupe culturel, civils victimes de guerres et de conflits, l’histoire permet l’exploration des conditions dans lesquels sont apparus et se sont développés ces terribles événements.

Comment comparer deux faits historiques à plusieurs siècles de distance ?

La Seconde Guerre Mondiale a vu naitre les concepts de crimes contre l’humanité (1945), de génocide (1948) et de crimes de guerre (1949). Sont-ils opérants et sous quelles conditions dans le cas du massacre de la Saint-Barthélémy qui fut un massacre généralisé de protestants français (huguenots) par les catholiques ? Commencé le 24 août 1572 il dura plus de deux mois, entraînant la mort de 5 000 à 25 000 personnes sur le territoire français touchant outre Paris plusieurs villes de France.

Un des intérêts des travaux de Jérémie Foa est qu’ils font un large écho à des préoccupations actuelles : le devenir des migrants morts aux frontières. Ces personnes disparues sans identité évoquent ceux que J. Foa réinscrit dans l’événement : les victimes ordinaires de la Saint-Barthélemy, des femmes, des hommes et des enfants qui constituent la société du 16ème siècle. J. Foa à partir d’un travail minutieux sur les Archives de l’époque sort de l’anonymat une part de ces gens « sans histoire ». Ce sont des séquences qui retracent la succession des faits qui conduiront la plupart d’entre eux à la mort, tués par leurs voisins dans cette terrible proximité entre bourreaux et victimes.

Quels enseignements tirer du passé ? Quelles différences, répétitions et ressemblances entre les massacres anciens et ceux d’aujourd’hui ? Quelle est la force du témoignage, direct – la consultation – et indirect – l’archive – ?

Les ouvrages et documents peuvent être consultables sur place, notamment lors des formations. Pour toute demande d’informations sur cette référence, merci de nous contacter à ressources@centreosiris.org.