Maquis
Lecture Osiris
« Quand j’ai écrit Maquis, j’ignorais tout de l’univers de la résistance armée au franquisme. À l’époque, plus ou moins au début des années quatre-vingt-dix, il n’y avait pas l’intérêt qui existe aujourd’hui pour ces temps-là, et pour ce que l’on en est venu à appeler, sans doute de façon erronée, la mémoire historique. La mode de la mémoire. Auparavant, rien. Je ne connaissais, moi, qu’un seul roman qui évoquait tout cela Lune de Loup, de Julio Llamazares, un jeune léonais à qui l’on racontait, quand il était petit, des histoires de fuyards dans les montagnes du nord. Le roman est splendide. Quand il est sorti en mil neuf cent quatre-vingt-cinq, j’en ai publié une présentation dans laquelle j’évoquais la poésie qui est parfois nécessaire pour soulager l’horreur dans les contrées de la guerre. J’ai fait alors connaissance de Julio et notre amitié ne s’est jamais démentie depuis. L’amitié. La loyauté. Des mots qui parfois disparaissent dans la cohue de ces vies qui défilent au fur et à mesure que nous vivons nos propres vies. Je ne connaissais rien de plus sur la guerrilla. J’ai construit mon roman avec les seuls souvenirs que je conservais de mon enfance à Los Yesares. J’ai écrit Maquis parce que je voulais écrire un roman sur la peur. « La peur, je connais bien. Je suis même maître de la peur. » Ce sont les premiers mots du roman. La peur est quelque chose qui n’a jamais de fin, comme les guerres. ».
Extrait de Ces Vies-là de Alfons Cervera, Ed. La Contre Allée, 2011, p. 197-198 »
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