L’île aux arbres disparus
Lecture Osiris
Elif Shafaq est une écrivaine de nationalité turque, fille de diplomate, elle écrit en turc et en anglais, et réside en Turquie avec sa famille. Elle est diplômée en sciences politiques et d’un master en études de genre et des femmes dans une perspective féministe en Turquie. Elle est l’auteure de 12 romans, qui ont pour objet de lutter notamment contre l’obscurantisme, la xénophobie et les inégalités de genre. Elle aborde des thèmes plus personnels et universels au travers du partage de ses expériences de vie de femme.
Le livre L’île aux arbres disparus parle des schémas de haine, qui conduisent à la guerre, d’amour et de rétablissement des liens, de la recherche de compréhension pour pardonner et se souvenir.
Si un arbre pouvait parler, que raconterait-il des souffrances de la terre, des histoires des femmes et des hommes qui y vivent ?
Le point de vue singulier d’un figuier, autrefois heureux, se mêle à celui d’une famille chypriote exilée en Angleterre.
Cette famille reconstruit les liens après la perte d’un de ses membres, la fille Ada demande (crie) de connaître son histoire, celle de sa mère et de ses parents, de cette île qu’elle n’a jamais connue et dont son prénom porte la signification.
C’est ainsi que le roman nous présente Defne, turque, et Kostas, grec, qui se rencontrent avant que n’éclate la guerre civile en 1974 à Chypre. Leur histoire nous raconte la proximité des massacres et des disparitions, que causent la guerre civile.
Le travail d’identification des disparus, sans jamais perdre le point de vue du figuier, nous fait parcourir l’île. Cette mission est celui du processus mémorial et de la reconstruction de l’île et des peuples qui la partagent, grec et turc.
« La frontière aurait-elle dévié d’une fraction de pouce plus haut ou plus bas, insérant ici, effaçant là, et de ce fait, ce changement involontaire aurait-il affecté mon destin ou celui de ma parentèle ? Est-ce qu’on aurait laissé un figuier de plus du côté grec, ou inclus un figuier supplémentaire en territoire turc ?
J’essaie d’imaginer ce point d’inflexion dans le temps. Aussi fugitif qu’un parfum dans la brise, la pause la plus brève, la plus légère hésitation, le crissement d’un crayon indélébile sur la surface brillante de la carte, un tracé vert laissant sa marque irrévocable et ses conséquences éternelles sur les vies de générations passées, présentes et encore à venir.
L’intrusion de l’histoire dans l’avenir.
Notre avenir… ».
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