La trilogie du Caucase, Tome 1 : Caucase Circus
Lecture Osiris
L’action de ce roman noir se situe dans une république russe imaginaire du Caucase, frontalière avec la Tchétchénie qui pourrait être l’Ingouchie ou le Daghestan.
Vladislas Pankov est nommé ambassadeur du Kremlin dans cette république. Ce jeune diplômé, issu de l’élite Moscovite, va demander de l’aide à son ami Ibrahim originaire de cette région, pour le guider dans ses fonctions. Malheureusement, Ibrahim sera rapidement victime d’un attentat qui lui coûtera la vie. Commence alors pour Vladislas Pankov un long parcours pour retrouver les commanditaires de cet acte et au-delà pour tenter de représenter l’autorité fédérale de Moscou.
A travers cette histoire, l’auteure dresse de manière extrêmement précise un système mêlant mafia, politique, justice, religion, clan et chef de guerre. Elle décrypte pour nous une organisation complexe où un ancien chef de clan, reconnu comme terroriste par le Kremlin, est nommé représentant du FSB (Service Fédéral de Sécurité de la Fédération de Russie, ex KGB) et où les postes des grandes sociétés comme les élections s’organisent à coup de milliards et de meurtres. Le pouvoir est arbitraire, la vie des hommes n’a aucune valeur.
En conclusion, l’auteur montre comment ce système corrompu profite au Kremlin qui récupère ainsi des milliards de dollars en rétro commissions et comment cette situation favorise l’extension du wahhabisme tout en asseyant sa légitimité.
Julia Latynina est née à Moscou en 1966. Journaliste de formation, elle est extrêmement critique vis-à-vis du régime de W. Poutine.
Extrait.
» – Dis-moi, Arzo, pourquoi as-tu rallié notre camp ? Nous avons mutilé ton fils. Nous massacrons ton peuple.
Le Tchétchène était là, assis devant le Moscovite, droit, impeccable, cheveux grisonnants, et Vladislav se dit soudain qu’il connaissait la réponse et qu’il la tenait d’Azro lui-même, Arzo mutilait toujours les soldats russes avant de les échanger. Non pour le plaisir, mais pour causer le maximum de nuisance à l’ennemi. La nuisance la plus terrible n’est pas un mort que tout le monde oubliera bientôt. La nuisance la plus terrible est un estropié qui ne peut pas travailler, vit de mendicité et sème la peur dans la société, la peur et la haine des mendiants. «
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