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La Case de l’oncle Tom

Lecture Osiris

Paru d’abord en feuilleton (1851) dans un journal abolitionniste, le roman fut publié un an plus tard. Il connut un succès immédiat tant aux Etats-Unis qu’en Europe ; au cours du 19ème siècle il fut le livre le plus vendu après la Bible.
La Case de l’Oncle Tom, premier livre contre l’esclavagisme tire son actualité des débats nombreux en faveur ou contre l’esclavagisme et s’inscrit dans une série de textes dénonçant les conditions d’exploitation des noirs américains asservis.
L’auteur, fille, femme, soeur et mère de pasteurs méthodistes réagit notamment contre le compromis de Henri Clay (1850) qui contenait à ses yeux une clause inadmissible : le droit de poursuite des esclaves fugitifs. S’il ne déclencha pas la guerre de Sécession (1861-1865) on peut considérer que par son impact sur le public d’une certaine manière ce livre la précipita. On prête d’ailleurs à Abraham Lincoln les mots qu’il aurait prononcé devant Harriet Beecher-Stowe : « Voici la petite femme qui a commencé une grande guerre. »
Dans ses commentaires Jacques Bessière souligne « que le roman est à la fois un acte de protestation et une fable, parce qu’il est le premier récit américain à faire de l’esclavage son thème central et parce qu’il ne sépare pas ce thème des données dominantes de la culture, La Case de l’oncle est devenu une manière de mythe littéraire ».-La Case de l’oncle Tom trop souvent réduit à la figure de Tom est un roman passionnant qui mêle plusieurs intrigues en particulier la fuite d’une famille qui trouvera la liberté au Canada. Intrigue du genre romanesque réaliste, ce roman offre les points de vue complémentaires des Blancs et des Noirs avec un souci de démonstration mélodramatique du monde des Noirs.
Avec le temps les critiques ne manqueront pas, entre autres de la part d’écrivains noirs qui reprocheront à Harriet Beecher-Stowe une disqualification de l’identité noire à travers le personnage de Tom figure trop stoïque face à son funeste destin. Ainsi de James Baldwin pour qui le roman ne donne que le point de vue des Blancs sur les Noirs, et identifie le Noir – la mort de Tom – à une faiblesse essentielle. « Le roman témoigne d’une peur des Noirs, et privilégie en conséquence un ton moralisateur » (James Baldwin, « Everybody’s Protest Novel », 1949).
Reste que La Case dénonce avec force les horreurs, l’inhumanité de l’esclavage et inaugure une veine littéraire dans lesquels viendront s’inscrire de nombreux ouvrages jusqu’au récent et troublant Plantation Massa-Lanmaux de Yann Garvoz (Maurice Nadeau 2011).

Les ouvrages et documents peuvent être consultables sur place, notamment lors des formations. Pour toute demande d’informations sur cette référence, merci de nous contacter à ressources@centreosiris.org.