Exils
Lecture Osiris
Cinq récits d’exilés : du Chili, d’Angola, de Bosnie-Herzégovine, du Vietnam et d’Iran. A chaque récit le témoignage d’une rupture, d’une perte, d’une reconstruction aussi, une identité sans cesse interrogée. Quelle existence pour l’exilé car pour lui le fait d’exister prévaut sur le fait de vivre ? Exister c’est étymologiquement « se tenir » ; l’existence c’est la présence au monde, une réalité concrète, immédiate et tangible. Ces témoignages insistent beaucoup sur ce qui a été accompli depuis le départ forcé du pays des ancêtres. Vivre ne suffit pas s’il n’y a pas le sentiment d’exister ici et maintenant ; exister comme le fait de vivre.
« Je suis préparé psychologiquement à partir à nouveau. Je sais déjà où j’irai. Nous avons passé le réveillon du Nouvel-An au Danemark et le pays m’a plu. Je commence à préparer un éventuel départ là-bas …… Je n’ai pas jeté le sac-à-dos avec lequel je suis arrivé en France. En cinq minutes, il est prêt. Je laisserais tout ici et je recommencerais s’il le faut. »
« Je n’ai pas l’impression que mon identité soit définie par l’exil, ni que ça ait fait de moi une personne particulière. Je n’ai plus de rapport douloureux à mon passé et d‘ailleurs je ne crois qu’il définisse ce que je suis aujourd’hui, alors que c’était peut-être le cas il y quelques années…… Je ne crois pas que l’exil ou d’autres expériences aussi négatives, vous sépare de ceux qui ne l’ont pas connu. Au contraire, j’essaie d’utiliser cette ressource pour mieux comprendre les autres, pour être plus sensible à ce qu’ils peuvent ressentir. Finalement, malgré ce passé un peu hors du commun, je suis comme tout le monde. »
« L’exil est une chose extrêmement large et variable, il y a tellement d’expériences différentes…… Je dirais que chaque personne est un cas différent …… Je ne me suis jamais senti proche des autres exilés. Ce n’est pas tant notre expérience commune de l’exil qui pouvait nous réunir, mais plutôt le fait d’avoir été militants des mêmes organisations ou d’avoir des liens antérieurs au coup d’Etat …… Je n’ai pas l’impression que l’exil définisse mon identité. »
Les ouvrages et documents peuvent être consultables sur place, notamment lors des formations. Pour toute demande d’informations sur cette référence, merci de nous contacter à ressources@centreosiris.org.