Chienne de guerre
Lecture Osiris
« Neïla Kornienko , 42 ans est psychiatre de garde en cette matinée de la janvier 2000. La femme qui l’accompagne est infirmière. Du matin jusqu’au soir elles écoutent les malheurs d’une population mixte (Russes, Tchétchènes, Ingouches) qui psychologiquement a du mal à survivre dans des conditions aussi déboussolantes que déplorables.
Ce n’est qu’en 1995 au moment où Neïla est arrivée de Grozny, que l’hôpital de la bourgade de Sleptssovsski a décidé de se doter d’un service de neuropsychiatrie. « Le problème principal est que ce n’est pas dans les mœurs caucasiennes d’aller prendre conseil chez « le médecin de l’âme », comme on nous appelle ici. Mais la pression psychologique est si forte, l’ombre de la guerre si pesante que les gens se sont subitement mis à consulter, mais « en famille », à la caucasienne, ce qui pose également problème. Ici, on sert de tout à la fois : on est confidente, assistante sociale, pourvoyeuse de médicaments ou de conseils, tout cela gratuitement bien sûr ! »
Fréquemment c’est un membre de la famille « sain, ou qui ne se considère comme tel », qui vient exposer le cas du frère, père, cousin, mari ou neveu. « Mais la femme – car il s’agit le plus souvent de femmes – ne vient pas seule, elle est toujours accompagnée de son chaperon » ajoute Neïla. »
Les ouvrages et documents peuvent être consultables sur place, notamment lors des formations. Pour toute demande d’informations sur cette référence, merci de nous contacter à ressources@centreosiris.org.