ما کی هستیم ؟Kush jemi ne ?من نحن ؟Who are we ?Кто мы ?مونږ څوګ یو ؟ - Ვინ ვართ ჩვენ ? - Хто ми ? - Biz Kimiz ?

Acouphène

Lecture Osiris

Pini est un ancien soldat de l’armée israélienne. Aujourd’hui vivant à Paris, il n’a qu’un souvenir confus du passé. Sa mémoire défaillante ne lui permet plus d’accéder aux événements à de son action lors de la première guerre du Liban en juin 1982. Il va, au fil du roman, revenir sur son histoire par bribes en recousant patiemment les fils. Pour cela, vingt ans plus tard, il va parcourir un chemin douloureux vers son passé qu’il nous livre notamment à partir d’une psychanalyse réalisée en France. Ce chemin amène le narrateur à explorer sa relation à sa mère, relation particulièrement violente, au travers d’échanges épistolaires qu’ils ont eu lors alors qu’il été soldat au Liban. L’histoire de Pini croise celle de Jean Genet qui accompagne Leïla Shahid dans les rues de Beyrouth pour y écrire son œuvre sur la Palestine notamment. L’action se situe dans un contexte de guerre mais plus spécifiquement aux portes des camps de Sabra et Chatila alors que le massacre vient d’être perpétré (du 16 au 18 septembre 1982), massacre qui inspirera l’œuvre de Jean Genet qui écrira Quatre heures à Chatila et Le Captif amoureux.
Ces différents éléments amèneront le narrateur à donner du sens à ses souvenirs et à reconstruire les pans de son histoire. L’écriture de ce roman est froide et difficile à l’image de l’histoire qui se déroule tout au long du roman. L’univers que l’auteur nous invite à explorer est obscur, complexe et procure un véritable malaise. Il y mêle des éléments forts de l’histoire contemporaine avec des questionnements plus intimes qui traversent ses personnages.
« Plus de vingt ans ont passé. Avshalom s’est effondré sur le blindé. Mais sur son torse, aucune tache rouge n’est apparue. La balle a surgi en lui comme a surgi soudain en toi la mémoire, a introduit la clé, puis s’est rentrée. Ses jambes flageolaient dans une sorte d’orgasme de mort, sa glotte montait et redescendait, ses mains caressaient son arme avec une grande force et voulaient la reprendre, sauf que son corps ne pouvait s’opposer à la force d’attraction, ses yeux écarquillés m’ont annoncé ce que je savais déjà : Je suis mort ». p. 212.

Les ouvrages et documents peuvent être consultables sur place, notamment lors des formations. Pour toute demande d’informations sur cette référence, merci de nous contacter à ressources@centreosiris.org.