A l’intérieur de la vaste maquette, trois mille figurines représentant les déportés et leurs gardiens, sont manipulées par des marionnettistes. Le spectacle montre la machine de mort industrielle à l’œuvre.
La compagnie rotterdamoise Hotel Modern, composée d’un plasticien et de deux créateurs de théâtre a réussi à traiter d’un sujet difficile et délicat entre tous, la Shoah, de manière intègre et impressionnante, dans un genre qui a priori ne s’y prête pas réellement : le théâtre.
Dans KAMP (2005), Hotel Modern représente des situations et des événements dans le camp de concentration d’Auschwitz. Non pas en les interprétant, mais en les montrant. Une maquette gigantesque du camp Auschwitz occupe la scène. Des baraques bondées, une ligne de chemin de fer, un portique surmonté des mots Arbeit macht frei. Hotel Modern tente de concevoir l’inconcevable : le plus grand massacre de l’histoire, perpétré dans une ville spécialement construite à cet effet. Sur scène, une version en miniature du camp prend vie : des milliers de figurines bricolées, mesurant 8 cm de haut, incarnent les prisonniers et leurs bourreaux. Les acteurs, tels des reporters de guerre géants, déambulent à travers la maquette, munis de caméras minuscules, filment l’horreur et transforment le public en témoin oculaire.
Le site de la compagnie :
http://www.hotelmodern.nl/flash_en/p_kamp/kamp.html