" J’avais envie de faire un livre, un peu comme une lettre qu’on envoie à des amis. Mon personnage n’a pas de nom, la ville non plus n’est pas nommée, juste montrée, peut-être, à cause du manque de distance avec cette ville qui fait si complètement partie de lui qu’il ne peut la nommer. Et puis, de toutes façons, on est toujours nommé par les autres...
Il y a déambulation d’un bout à l’autre de la nuit. Ça se passe l’hiver, parce que l’hiver est propice à l’intériorité.
Je voulais raconter une histoire poétique où la réalité et le rêve se mêlent, se mélangent, se rencontrent et ne forment plus qu’une réalité mais autre.
La première phrase de cette histoire dit "C’est ça de dessiner après une journée à séparer les ombres et les lumières". Pour moi, c’est peut-être même la définition de la peinture : séparer les ombres et les lumières. C’est ce que j’ai fait, tout au long de ce travail plastique."
Extrait d’un entretien avec Kamel Khélif pour France Culture, 2019.