Autobiographie du grand photographe de guerre. Entre l’érection du mur de Berlin au cours de l’été 1961 et son travail sur les ravages du SIDA en Afrique australe en 2001, Don McCullin n’a cessé de regarder les souffrances des autres à travers les conflits majeurs de ces quatre décennies. Un regard chargé de colère toujours, de tristesse aussi, de désespérance même, sur les inqualifiables cruautés infligées par les hommes à leurs semblables. Des confrères ont évoqué les « risques insensés » qu’il prenait à la guerre ce que John Le Carré a résumé à son propos en disant « Chaque fois il teste la patience de son Créateur ». En même temps Don McCullin proclame sa culpabilité avec ses images impuissantes à changer le cours des choses : « J’ai connu la laideur et l’horreur durant à peu près trente ans et Dieu sait qu’il n’y a pas grand-chose qui a changé. Donc c’est moi qui doit changer maintenant. »