Comme Justin, Brooks et Steve, ce sont 2,6 millions de nouveaux vétérans qui sont revenus des guerres en Irak et Afghanistan. Le Pentagone estime que parmi ces anciens combattants, plus d’un tiers souffre de syndromes post-traumatiques
Ils auraient pu s’appeler Ulysse, ils s’appellent Justin, Brooks ou Steve. Ils auraient pu revenir de Troie, ils reviennent d’Irak ou d’Afghanistan. Pourtant, pour eux aussi, le retour au pays est une longue et douloureuse errance. Partis combattre pour l’Amérique, les douze guerriers de Of Men and War sont rentrés du front sains et saufs mais l’esprit en morceaux, consumés de colère, hantés par les réminiscences du champ de bataille. Leurs femmes, enfants et parents ne les reconnaissent plus et les regardent, impuissants, se débattre contre d’invisibles démons. Guidés par un thérapeute pionnier des traumatismes de guerre, ils vont peu à peu tenter ensemble de mettre des mots sur l’indicible et de se réconcilier avec eux-mêmes, leur passé, leur famille.
Sélection officielle, Festival de Cannes (2014)
Prix du long métrage documentaire IDFA-Amsterdam (2014)
Nominé, Best documentary, European Film Awards (2014)
Prix spécial du jury, Golden Gate Awards, San Francisco (2015)
Laurent Bécue-Renard est un réalisateur et producteur français.
En 1995-96, il passe la dernière année de la guerre à Sarajevo comme rédacteur en chef du magazine Sarajevo Online qui publiera ses « Chroniques de Sarajevo ».
Après le conflit, il retourne en Bosnie-Herzégovine, se consacrant à une réflexion sur la trace psychique de la guerre en filmant sur plusieurs saisons le travail de deuil entrepris en thérapie par des veuves de jeunes soldats. Son film « De guerre lasses « est présenté dans une cinquantaine de festivals internationaux et plusieurs fois primé, recevant notamment le Prix du film de la Paix décerné au Festival international du film de Berlin.
En focalisant sur le chemin intime de jeunes guerriers américains, revenus de guerres lointaines meurtris dans leur âme, « Of Men and War » (Des hommes et de la guerre) constitue aujourd’hui le deuxième récit d’une trilogie intitulée « Une généalogie de la colère ».