« L’exil, c’est la nudité du droit. Rien de plus terrible. Pour qui ? Pour celui qui subit l’exil ? Non. Pour celui qui l’inflige. Le supplice se retourne et mord le bourreau.
Quoique fassent les tout-puissants momentanés, l’éternel fond leur résiste. Ils n’ont que la surface de la certitude, le dessous appartient aux penseurs.
Vous exilez un homme. Soit. Et après ? Vous pouvez arracher un arbre de ses racines, vous n’arracherez pas le jour du ciel. Demain l’aurore.
Creuser le précipice à l’ennemi vainqueur, préparer l’asile à l’ennemi vaincu,
combattre avec l’espoir de pouvoir pardonner, c’est là le grand effort et le grand rêve de l’exil. »
Hugo s’exile après le coup d’État du 2 décembre 1851, l’accession au pouvoir de Napoléon III, qu’il condamne vigoureusement pour des raisons morales. Il s’installe à Bruxelles, puis à Jersey et enfin à Guernesey dans sa maison d’Hauteville House. Son exil durera près de vingt ans jusqu’en 1870.