- Ecoutez Monsignore nous avons nos propres sources de renseignements. Nous attendons seulement de vous une confirmation, qui épargnera à vos ouailles beaucoup d’ennuis et de souffrance.
- Pour que vous puissiez m’arracher ces renseignements, il faudrait que je les aie. De plus, il y a en moi l’habitude d’un long entrainement à ne pas mentir, à dire la vérité quand on me la demande. Je ne vous cache rien. Non, en toute sincérité, je ne sais rien.
- Vous avez une fort belle dentition, Monsignore.
- Ah ! Je vois. Vous avez l’intention de m’extraire les dents sans anesthésie. Pour me contraindre à parler. Je n’aime pas la douleur, surtout lorsqu’elle est inutile. Extrayez doc, allez-y, commencez ; très vite, je vous dirai d’arrêter, puis je vous fournirai le premier nom de lieu qui me passera par la tête. Vous gaspillerez du temps à vérifier ; après quoi, la fastidieuse besogne devra recommencer. Votre technique est, il va de soi, brutale. Elle est aussi très désuète, très lente, très stérile.
- Il ne s’agit pas de vos dents, Monsignore.