Yitskhok Rudashevski , journal traduit du yiddish par Batia Baum, Paris : éd. de L’Antilope, 2016, 192 p.
« Jeudi 10 décembre 1942. Est-il normal, en mes meilleures années de voir cette seule ruelle, ces quelques cours encloses, étouffées ? Je voudrais crier au temps d’attendre, de cesser de courir ? Je voudrais rattraper mon année passée et la garder pour plus tard, jusqu’à la nouvelle vie. Je n’éprouve pas le moindre désespoir. Aujourd’hui j’ai quinze ans et je vis confiant en l’avenir. Je vois devant moi du soleil, du soleil, du soleil … » De 1941 à 1943, Yitskhok Rudashevski a vécu le calvaire infligé aux Juifs emmurés dans le ghetto de Wilno. Il livre un témoignage poignant de la vie quotidienne et des aspirations d’un jeun garçon confronté à l’enfermement et aux persécutions. Il sera assassiné le 1er octobre 1943. Son manuscrit a été retrouvé après la guerre dans la cachette où la famille avait espéré échappé à la traque des nazis.