Osiris accueille des personnes victimes de torture et de répression politique. Il s’agit d’hommes, de femmes, d’adolescents et d’enfants, seuls ou en famille, ayant subi des violences intentionnelles qui ont entraîné des traumatismes graves. Aux événements traumatiques endurés dans le pays d’origine s’ajoutent de multiples difficultés liées à l’exil :
Voyage réalisé dans des conditions dangereuses et éprouvantes ;
Perte des biens, de l’identité familiale, professionnelle et sociale ;
Bouleversement brutal des repères culturels et affectifs ;
Contraintes sociales et juridiques fortes ;
Découverte d’un nouvel environnement et souvent d’une nouvelle langue.
La très grande précarité, tant sociale que juridique, ainsi que les discriminations et les exclusions, notamment en ce qui concerne l’accès aux droits, sont de plus en plus marquées pour une grande partie des personnes accueillies. Cette précarité et ce dénuement du droit font écho et s’entremêlent à la détresse et au dénuement psychique des personnes exilées. La prise en compte de cette réalité sociale et son accompagnement s’inscrivent dans une approche globale du soin. Ils s’articulent avec le travail thérapeutique engagé.
Les principaux symptômes :
Les principaux symptômes en lien avec le psycho-traumatisme, rassemblés dans la littérature scientifique sous le terme de « trouble de stress post-traumatique », sont souvent présents concomitamment et peuvent être regroupés en trois grands syndromes :
Syndrome de répétition associant des troubles du sommeil, cauchemars, réveils en sursaut, insomnies, reviviscences. Parmi ces symptômes très intrusifs, la présence de signes dissociatifs est très fréquente et se manifeste par l’apparition d’épisodes récurrents de déréalisation, de dépersonnalisation, d’hallucinations auditives, visuelles, cénesthésiques. Ces vécus d’irréalité peuvent être responsables de troubles du comportement (agressivité, auto-agressivité).
Syndrome d’évitement avec une tendance à l’isolement, à la méfiance, à l’évitement de toute situation rappelant le souvenir traumatique.
Syndrome d’hyperréactivité caractérisé par de la nervosité, de l’irritabilité, des réactions de sursaut et de peurs incontrôlées.
Ces symptômes sont responsables d’une grande souffrance morale pouvant réunir tristesse, pleurs, fatigue, nostalgie et idées suicidaires, mais également de troubles de la mémoire et de la concentration et de nombreuses manifestations psychosomatiques.
Les sentiments de dévalorisation, de honte, de culpabilité d’être survivant et d’impossibilité de penser l’avenir participent également à la détresse psychique des personnes.
À terme et en l’absence de prise en charge adaptée, en plus des répercussions manifestes sur la vie familiale et quotidienne, les nombreux symptômes du psycho-traumatisme peuvent évoluer de manière chronique vers des épisodes caractérisés dépressifs voire mélancoliques, des troubles addictifs, des remaniements de la personnalité et même de véritables troubles psychotiques (paranoïa, schizophrénie).