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Ostéopathie

Emilie MASSON
Définition et objectif thérapeutique

L’ostéopathie est une science délicate et complexe de la structure humaine dans tous ses plans : osseux, membraneux et liquidiens. Cette approche, réputée pour sa lecture globale et systémique, est particulièrement indiquée dans la prise en charge de la douleur des personnes ayant subi des traumatismes, vécu des violences. En particulier, elle propose d’engager un dialogue thérapeutique, palpatoire et proprioceptif avec les séquelles d’atteintes physiques qui ont perturbé le fonctionnement psychique et physique jusqu’alors équilibré des victimes.

Le but des séances est d’interroger, puis d’identifier avec le patient les structures impliquées dans l’expression de leur souffrance afin de pouvoir les pallier, par l’emploi de techniques exclusivement manuelles. Souvent, il est question du syndrome de stress post traumatique, fréquemment responsable de douleurs qui s’installent et s’auto-entretiennent, au travers de dérangements mécaniques qui siègent dans leur corps depuis la survenue de ces événements.

Nature des troubles

Les manifestations de cette mémoire du traumatisme concernent aussi le corps et peuvent être d’ordre :
-  Neurologique : par une hypo- ou hyper-réactivité neuro-végétatives (troubles de la vigilance, du sommeil, du métabolisme, absences, neuropathies d’emprisonnement).
-  Organique (troubles cardio-vasculaires, gastralgies, douleurs pelviennes...).
-  Musculaire ou articulaires (tensions musculaires rebelles aux antalgiques, algodystrophie...).

Les troubles rencontrés sont liés à des mécanismes de sauvegarde neurobiologique déclenchés lors du stress extrême et du risque vital que génère le traumatisme. Ces mécanismes, élaborés par le système limbique (amygdale) ainsi que par les réflexes médullaires sont responsables du circuit de réponse au stress. Sur le moment, cela se traduit par une stratégie de déconnexion avec anesthésie affective et physique. Cette rupture permet temporairement au corps de résister à l’ingérable.

Le système neurologique devient porteur de la trace d’une désorganisation liée à l’événement. Il conserve méthodiquement une mémoire du traumatisme qui peut faire surface à nouveau et handicaper le quotidien de la personne.

Les effets libérateurs

Pendant la séance, le toucher stimule et agit à différents niveaux, notamment :
- Sur le système neurologique et neurovégétatif, en travaillant dans la résolution des perturbations induites par des boucles réflexes médullaires responsables des messages douloureux actuels ou anciens.
- Sur le tissu musculo-squelettique et viscéral, en permettant de soulager et de dissoudre les tensions articulaires, musculaires ou d’un viscère présentant des restrictions de mouvement dans sa situation tridimensionnelle.
- Sur le réseau vasculaire, en le libérant en amont et en aval des contraintes qui privaient jusqu’alors l’apport nécessaire en oxygénation et en agents nutritifs capables de réparer une région endommagée.

Ainsi, en soulageant l’ensemble des tensions qui siègent sur différents territoires de l’organisme, les chances de guérison, de reconstruction, de maintien et d’adaptation du corps de ces patients s’en verront améliorées.